Les Propylées

TCHAÏKOV  vient à Paris en 1910 grâce à une bourse pour faire ses études à l'Ecole des Beaux Arts et à l'Ecole des Arts Décoratifs. Il devient l'ami de CHAGALL et retourne en Russie en 1914. Chef de file de la sculpture soviétique, il crée des bustes officiels des sportifs, des monuments aux héros mondiaux de la Révolution, à la demande de Lénine dès 1918.

Pour l'Exposition Universelle de 1937 à Paris, il réalise les bas-reliefs, ornant les 2 propylées du pavillon de l'URSS.

Ces bas-reliefs sont en ciment armé. Ils mesurent 20 m de long pour 4 m de haut. 

Sur les deux côtés du monument se trouvaient 2 compositions : le Sport et l'Armée, la Musique et la Danse. Le groupe des musiciens est dominé par la sculpture du violoniste. 

Chaque couple est accompagné d'un blason portant une devise : "Prolétaires de tous pays, unissez-vous" écrite en latin et en cyrillique. 

François GENTILI, archéologue de l'INRAP ( Institut national de recherches archéologiques préventives) et son équipe supposent que c'est au moment de la rupture du Pacte germano-soviétique en juin 1941 que les bas-reliefs ont été brisés.

Les compositions sur les faces des propylées étaient des allégories représentant les 11 républiques d'URSS : 

Chaque république était symbolisée par un couple de travailleurs en costume traditionnel, représentant l'activité principale, caractéristique de sa région et par un blason. 

Exemples : 

- un mineur coiffé d'un large chapeau de cuir, portant au cou une lampe, appuyé sur un marteau piqueur et une femme portant une gerbe de blé pour la République d'Ukraine;

- un homme portant une toque en laine, semblant forer et une femme coiffée d'un foulard bordé de médailles sur le front et tenant sur le côté un linge serré, avec sa récolte de coton, pour la République d'Azerbaïdjan; 

- un cavalier avec une toque de laine, entourant de ses bras l'encolure de son cheval, pour la République du Turkmènistan.

La statue surmontant le pavillon de l'URSS est en acier. Elle représente un ouvrier et une kolkhozienne (femme travaillant dans un kolkhoze, c'est à dire dans une coopérative agricole où les terres, les outils, le bétail étaient mis en commun).

Cette statue fut réinstallée en 1938 devant le Centre National des Expositions en Russie. Son enveloppe était en acier inoxydable. Mais comme elle était rongée de l'intérieur, elle fut démontée en 2003.

En 2009, la mairie de Moscou réinstalle le couple au sommet d'une reconstitution du pavillon soviétique de Paris. Actuellement, c'est un musée.